Johnny a donc 70 piges aujourd’hui. Il les fête comme d’hab sur scène ce soir à Bercy (en direct aussi sur Tf One). Que dire de notrre Jojo national…qui ne l’ai plus depuis 2006 où il a préféré choisir le charme et la douceur fiscale des alpages suisses. Des
dizaines d’albums parus et une centaine de millions de disques vendus, bête de scène (quasi 200 tuUURnées au compteur), il a arpenté toutes les salles de spectacles de France et de
Navarre ( l’Olympia, le Palais des Sports, le Dôme de Marseille, le Colisée de Roubaix...). Oui Hallyday bande encore malgré ses accidents de motos et de voitures, ses excès en tous genres
(de l’alcool à la coke en passant par le nutella, la colle à glu et de nombreuses opérations de chirurgie-esthétiques pas toujours très heureuses), les poulettes et les prolongations en boites de nuit. Il a tout chanté,du
(souvent) n’importe quoi avec (parfois) n’importe qui mais toujours avec talent et quelque fois avec génie: le twist, le madison, la daube, le disco, les cooleries-genre-
guimauves (parfois en allemand ou en japonais) et dieu merci le rock’n’ roll, la country et le
blues (cela reste toujours aujourd’hui ses meilleures moments de
concerts) où il taquine et flirte avec ses
idoles, Eddy Cochran, Johnny Clash et Elvis Presley. Il a voulu être
tour à tour The King incarné,
Méphisto, le gendre idéal,
Mad Max, Terminator, le sauveur d’Argenteuil ou le maire de Las Végas. Le ridicule ne lui fait pas peur, il s’en tape et assume ses conneries ou ses choix artistiques hasardeux ou foireux (ils sont nombreux: l’album que Mathieu Chédid lui a composé par exemple…). Il est
l’homme des rencontres et de l’amitié. Solitaire, il a besoin des autres pour nourrir son énergie débordante ,sa soif de vivre et sa voix exceptionnelle, quitte à s’épuiser et à lasser son entourage et ses fans. Il a une capacité incroyable » à rebondir et à aller de
l’avant » qui est fascinante (je l’ai vu se rouler
par terre il y a tout juste un an sur la scène du Stade de France alors qu’il était donné
« pour mort » en décembre 2009 !). Bourreau de travail, il a eu la chance de rencontrer les compositeurs
Michel Mallory (« Toute la musique que j’aime ») et surtout Michel Berger (« Tennessee »
son meilleur album ?) et Jean-Jacques Goldman, la plume de Philippe Labro à qui il
doit ses plus belles adaptations de standards américains. On
regrette l’album jamais-venu que Gainsbourg rêvait de lui composer et si l’on
devait ne choisir parmi les
nombreux nanards-de-chez-nanards dans lesquels à joué Johnny (malgré des collaborations avec des réalisateurs de renoms comme
Godard, Costa-Gavras ou Johnnie To…)…) , je retiendrai non pas la nuit mais…j’hésite: « Terminus » ou « La Gamine » ??…à vous de choisir.
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Rentrée 2012
Qu’elle soit cinématographique, politique, théâtrale, syndicale, littéraire, sociale ou musicale, chaque rentrée a sa spécificité, ses menaces et ses coups de gueules, ses bonnes ou mauvaises surprises, ses habitués ou ses nouveaux venus.
Dans le genre « je suis « en permanence sur scène », Pierre Arditi a gagné la timbale: il est à l’affiche de 2 pièces de théâtre: une reprise à 19h et une nouvelle création « Comme s’il en pleuvait », à 21h au théâtre Edouard VII (je rappelle que le garçon est capable de tourner aussi la journée…si si, je vous promets, j’ai déjà eu le plaisir de tourner avec MONsieur
Pierre). Dans le genre « les Mohicans ne lâcheront pas », Robert Hirsch et Michel Bouquet sont toujours là malgré leur 87 ans et une chute pour l’un et des problèmes de mémoire pour l’autre. Florian Zeller a écrit sa nouvelle pièce, « Le père » pour ce bon vieux Bob (espèrant que
cela sera aussi excellent que sa précédente, « La Vérité » avec le toujours Arditi) et Michael reprend pour la énième fois « Le Roi se meurt » d’Eugène Ionesco (immense texte qui n’a pas pris une
seule ride). Le comédien-conteur Fellag fait sa rentrée avec son nouveau spectacle, » Petits chocs de civilisation », d’abord au théâtre du Rond-Point puis en tournée. Guy Bedos et Laurent Gerra harpenteront l’hexagone tout au long de la saison avec leurs
spectacles respectifs « Rideau ! » et
« LaurentGerra et le big band de Fred Manoukian ».
Concernant le cinoche, je me permets de faire commencer sa rentrée au 15 août, date de sortie, par exemple, de « Cornouaille », troisième film de la comédienne Anne Le Ny avec Vanessa (mummhhh…). Une catastrophe ! Une daube ! Prétentiard et bavard ! Aucun intérêt, excepté Vanessa Parardis qui est décidemment une comédienne talentueuse mais qui « n’a pas de chance » ou « choisit mal » ses projets (ce qui n’est pas le cas sur sa carrière de
chanteuse). L’infatigable Steven Soderbergh a réalisé pas moins de 3 films en un an: « Contagion »; « Piégée » et « Magic Mike ». Ce dernier est plutôt un bon film qui a pour toile de fond le milieu du strip-tease masculin. Channing Tatum campe un danseur très convaincant, et pour cause il a
gagné sa vie, à une époque, en tant que strip-teaser. Je l’ai déjà dis ici même, le second volet de « The Expendables 2 » de Simon West est plutôt réussi, dans
le genre « gros bisquoto tout visceux et ramollo, le tout avec du tatouages à profusion ! « . C’est un bon film d’action à l’ancienne. Tétard Volcanique n’en revient toujours pas de mon « revirement soudain concernant Sylvesrter Stallone » et en chiale, du coup, comme un
gamin. Avec son premier ballon d’essai pour le septième art, « David et Madame Hansesn », le comédien-auteur-réalisateur-monteur et compositeur Alexandre Astier (qui s’est fait connaitre par la série « Kaamelott » sur M6) ne m’a pas convaincu. Cela a beau « flirter » du côté de Cronenberg, Lynch, Chabrol, la « Maison du docteur Edwards » d’Hitchcock ou le Claude Miller de « Mortelle Randonnée », et cela beau être écrit « cousu main » pour Isabelle Adjani, c’est etrêmement bavard, chiant et répétitif, bref…c’est raté.
C’est, d’après les spécialistes de l’animation l’héritier, celui qui va perpétuer l’esprit et la patte du Studio Ghilbli de Hayao
Miyazaki. Avec son nouveau dessin animé, « Les enfants loups,
Ame & Yuki », Mamoru Hosoda suscite un engouement et une curiosité chez les journalistes et critiques de cinéma. Je vais aller le voir et vous en causerai plus longuement.
Sont annoncés pour les prochaines semaines, en vrac et dans le désordre, le nouveau nanard d’Alexandre Arcady, « Ce que le jour doit à la nuit » (qui nous refait en version « carton pâte » un remake du « Grand Carnaval »), les nouveaux opus de James Bond
(réalisé par Sam Mendes) et d’Astérix
(j’espère qu’ils seront meilleurs que les précédents, c’est pas dur vous allez me
dire !?!), Alain Resnais revient avec « Vous n’avez encore rien vu » avec Sabine Azéma et et et qui ???devinez ??…Pierre Arditi !!! J’attends avec
impatience le nouveau film de Stéphane Rozé, « Quelques heures de printemps » avec Vincent Lindon et celui de François
Ozon, « Dans la maison », avec Luchini. Je suis pas du tout sûr d’aller
voir « Taken 2 »; le
nouveau Oliver Stone (qui m’a l’air croquignolesque !)
ou le remake américain de « Lol ».
Clint Eastwood reprend du service comme acteur;
Sandrine Bonnaire va nous livrer son premier film de fiction, « J’enrage de son absence » avec William Hurt et Alexandra Lamy
et s’annonce aussi un nouveau Costa-Gavras, « Le Capital », avec Gad Elmaleh et Gabriel Byrne.
William Friedkin revient avec un film, « Killer Joe », et à entendre le garçon en interview, il est toujours aussi imbu de sa personne. Tétard me gonfle à nouveau pour que je parle du nouveau film de l’un de ses dieux: Peter Jackson. Oui mon p’tit Tétard, j’oublie pas, « The Hobbit » sort le 12 décembre.
Catherine Frot interprète dans « Les saveurs du Palais » de Christian Vincent, la Chef Cuisto de l’Elysée, le romancier-académicien Jean d’Ormesson interprètant le Président. C’est parait-il réussi.
Numéro de rentrée pour la revue Positif avec un dossier « Martin Scorsese » et un interview du réalisateur qui revient sur « Hugo Cabret ». Intéressant.
Montand
Ivo Livi dit Yves Montand nous quittait, il y a 20 ans pile aujourd’hui, le 9 novembre 1991. Il venait d’avoir 70 ans, le 13 octobre. Quel carrière ! Chapeau l’artiste. Immense vedette
internationale, lui. Qui a connu les plus belles scène de Broadway,San Francisco Rio, Mexico, Moscou ou Paname. Tout comme un de ses modèles Charles Trenet,
Aznavour, sa « mentor/coacheuse-pygmalione/1ère vraie amoureuse » Edith Piaf (qui lui a donné confiance et certaines « clefs » du métier de chanteur). Ou comme Simone
Signoret (« sImôneU ! », rencontrée à « La Colombe d’or » à Saint-Paul de Vence où Jacques Prévert avait une maison), sa femme, « sa moitié », « son épaule ».Eux deux ont tourné à Hollywood (Signoret a reçu
un Oscar… comme Juliette Binoche et Marion Cotillard). Ils sont vraiment pas nombreux les frenchies à
pouvoir s’en vanter. Montand a tourné avec Marilyn…LA Marilyn dans le film de Georges Cukor, « Le Milliardaire ». Ils se sont d’abord littéralement dévorés des yeux avant de succomber à….wouaahh !!!
Quel parcours pour ce fils d’émigrés d’une famille paysanne de Toscane, les Livi, contraint de fuir l’Italie de
Mussolini et son régime fasciste (le papa était communiste), pour rejoindre Marseille et s’installer dans un de ses quartiers les plus pauvres. Les Livi vont connaître le racisme et seront traités « de ritals ». Le petit Ivo a une jolie
voix (comme la mAmma !), se passionne rapidement pour le cinéma et spécialement les comédies musicales et tout particulièrement celles de son idole, Fred Astaire et ses numéros de
claquettes légendaires (à qui il rendra « hommage » 40 ans plus tard, devant lui, sur la scène des Oscars…très drôle d’ailleurs !). Surnommé le Charles Trenet
marseillais, Ivo Livi devient Yves Montand et sera un des plus grands chanteurs de France et du monde (il pouvait « tenir » 7 mois à
« guichet fermé » au Théâtre de l’Etoile). Travaillant comme un besogneux, répétant mille fois un geste ou un pas de danse, faisant de la barre tous les jours jusqu’à épuisement. Il menait
la vie dure à ses musiciens (dont son pianiste-arrangeur-confident-souffre douleur Bob Castella). Il avait beaucoup d’affection pour son guitariste Henri Crolla (« mon Riton ! »), qui était un proche de Django Reinhardt, décédé en 1960. Il a
travaillé aussi bien avec le pianiste Maurice Vander qu’avec l’harmoniciste Jean-jacques Milteau. Dans le magnifique documentaire » Ivo Livi, dit Yves Montand » de Patrick
Rotman,diffusé sur France 2 hier soir (3 288 000 téléspectateurs), on voyait très bien que Montand était un grand traqueur et un angoissé. Il pouvait répéter chez lui, en Normandie dans sa maison d’Autheuil, jusqu’à 10 heures par jour avec ses musiciens. Obstiné, maladivement perfectioniste, il « ne lâchait rien » quitte à être colérique et de
très mauvaise fois. Mais voilà il EST un VRAI artiste de music-hall: chant, danse et comédie. Prévert, Kosma, Marguerite Monod, Francis
Lamarque, Loulou Gasté (« ooh mon LoUlOU !!! »), Castella, Crolla, Hubert Rostaing ont écrit et/ou/ composé et/ou arrangé des dizaines de
chansons pour lui (« Les Plaines du Far-West » son premier tube; « Les Grands Boulevards »,; « A Paris »; « A bicyclette »; « Battling Joe »; « A pied »; « Le jazz et la java »; « Duke Ellington »; « C’est si bon »; « Syracuse »; « La chansonnette »; « Revenant de l’école »; « La
vie en rose »; « L’âme des poètes »; « Sa
jeunesse »; « Mon manège à toi »….). Il reste pour moi le meilleur interprête des « Feuilles mortes » (voir ou écouter le récital de l’Olympia 1981 où le public lui réclame chaudement la chanson !). Un regret pour ma part, Montand avait annonçé son retour sur scène, à Bercy pour l’automne 1992, hélas il a cassé sa canne et je l’ai eu dans le baba.
Voilà pour la facette « chanteur-danseur », mais n’oublions pas que Montand tourne depuis 1944. Au compteur, déjà une bonne quinzaine de films (dont « Le Salaire de la
peur » d’Henri-Georges Clouzot avec Charles Vanel; « La Loi » de Jules Dassin; « Le Milliardaire » de Cukor),
mais c’est à partir surtout de 1964-65, une lassitude de la chanson se faisant ressentir, que Montand se tourne prioritairement vers le cinéma. C’est avec Costa-Gavras
dans « Compartiment de tueurs » que les choses cinématographiques sérieuses ont commençé pour Montand.Ils feront ensemble, avec le scénariste Jorge Semprum, excusez du peu,
« Z » et « L’Aveu » d’après le roman d’Arrtur London.Le cinéaste retrouvera son acteur fétiche pour « Etat de siège » et « Clair de femme » au côté de Romy Schneider. Montand a tourné avec Resnais (« La Guerre est finie »), a fait partie of course de « Paris brûle t-il ? » de René Clément,
a fait confiance, en 1976, au jeune Alain Corneau avec qui ils tourneront 3 films (l’épatant « Police Python 357 », tourné en
Sologne avec Simone Signoret et François Perrier; « La Menace » tourné au Canada et le
remarquable « Le Choix des Armes » avec Depardieu, Galabru, le jeune Gérard Lanvin et la somptueuse Catherine Deneuve),
Deneuve qu’il retrouvait après le cultissime « Le Sauvage » de Jean-Paul
Rappeneau, avec qui il tournera, en 1981, « Tout feu, tout flamme » avec Isabelle Adjani. Personnages souvent cabots, forts en gueule, généreux, égocentriques, drôles, menteurs, parfois roublards, « toujours en mouvement » et « prenant de la place » (« Le
Diable par la queue » de Philippe de
Broca; « César et Rosalie » et
« Garçon » de Claude Sautet (l’acteur a demandé au réalisateur et au scénariste Jean-Loup Dabadie que le personnage de Jacques Villeret ne « lui pique pas la vedette »)« Le Grand Escogriffe » de Claude Pinoteau avec
Claude Brasseur; « La Folie des Grandeurs » de Gérard Oury…). Plus ombrageux avec ses failles et ses contradictions sont ses rôles dans « Vivre pour vivre » de Claude Lelouch avec
Annie Girardot et Candice Bergen, « Vincent, François, Paul et les autres » du toujours Claude Sautet, « Trois places pour le 26 »
de Jacques Demy (« biopic » sur la vie de Montand sous forme de retour de la star à Marseille pour un spectacle sur sa vie) ou « IP5 » de Jean-Jacques Beineix (film très critiqué à l’époque avec une polémique dégueulasse où le réalisateur fut « soupçonné » d’avoir « provoqué » la mort de Montand décédé à l’hôpital de Senlis suite à un tournage de nuit en forêt avec
baignade sur un étang). Et puis et puis et puis, il y a eu le Papet dans « Jean de Florette » et « Manon des Sources » de Claude Berri avec
Daniel Auteuil et Gérard Depardieu, d’après l’oeuvre de Marcel Pagnol….GRANDIOSE et MAGNIFIQUE !!!
Merci Monsieur Montand pour cette carrière fabuleuse
(certains ont même cru que vous alliez devenir Président de la République !) , espèrant que le temps ne vous oubliera pas auprès des nouvelles générations.